Libido réactive, spontanée… qu’est-ce que la libido ?

Libido réactive, spontanée… qu’est-ce que la libido ?

Nos connaissances en sexualité se sont profondément améliorées ces dernières années. Par exemple, nous pouvons aujourd’hui identifier différentes formes de libido chez l’homme et la femme.

Connaissez-vous les différences entre le désir sexuel “spontané” et le désir sexuel “réactif” ?

La libido spontanée serait davantage en relation avec des stimuli affectifs, liés aux fantasmes ou aux pensées cérébrales. Au contraire, la libido réactive serait davantage une réponse à une excitation sexuelle.

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Baisse de désir ou absence de libido ?
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Définition : qu’est-ce que la libido ?

Le désir sexuel (ou libido) est définie comme “une pulsion psychobiologique” qui s’alimente de manière réactive. C’est-à-dire suite à une stimulation extérieure, qu’elle soit sexuelle ou non. Ou alors, de manière spontanée (intérieure) par des fantasmes ou des idées sexuelles. 

Dans les deux cas, cela éveille l’excitation sexuelle. Et c’est la recherche d’un plaisir qui invite l’individu à avoir un rapport sexuel. On considère que c’est le désir sexuel qui précède et déclenche l’excitation. 

Que ce soit chez l’homme ou chez la femme, il est admis que la libido possède une composante biologique, neuroendocrinienne. Mais également une part psychoaffective venant façonner cette partie biologique pour l’a stimuler ou l’inhiber. 

Donc, on distingue généralement la libido “spontanée” et la libido réactive. La libido spontanée serait davantage en lien avec des stimuli affectifs, des fantasmes ou des projections mentales. Alors que la libido “réactive”, répondrait plutôt à une excitation physique. 

Toutes les études suggèrent quand même des différences entre l’homme et la femme. 

Par exemple, le désir masculin serait davantage focalisé sur la finalité, le rapport sexuel. On parle de désir primaire, reposant sur un mécanisme assez simple de besoin-récompense. 

Alors que chez la femme, la libido serait plus souvent indirecte, secondaire. Et davantage nourrie par la relation, la tendresse ou les émotions.

Bien sûr, il s’agit là de schémas généraux ; certains hommes auront parfois un désir secondaire quand d’autres femmes pourront aussi avoir une libido plus primaire. Et l’orientation sexuelle, notamment, interfère avec la libido.

Physiologie de la sexualité et de la libido : un peu d’histoire

Les premières traces que nous avons d’une description d’un trouble sexuel remonte à environ 2000 ans avant Jésus-Christ, dans les papyrus de Kahun en Egypte. Ils sont assimilés au plus ancien traité de médecine connu à ce jour. 

Et sans surprise, il est fait mention d’impuissance ou de troubles de l’érection, l’homme étant “incapable d’accomplir l’acte sexuel” ; que ce soit d’une manière naturelle ou par le biais d’un “charme”, d’un “maléfice” ou encore d’une quelconque manière surnaturelle.

La réelle première tentative de compréhension épidémiologique et physiopathologique est amorcée par le célèbre Hippocrate au Vème siècle avant J-C en Grèce antique. Il décrit alors la dysfonction érectile comme étant la conséquence d’une pratique excessive de l’équitation (!). 

On retrouvait donc l’idée que cette impuissance touchait davantage les hommes riches, qui montaient plus souvent à cheval. 

Étonnamment, les connaissances physiologiques en sexualité évoluent peu de l’Antiquité à la Renaissance. Elles resteront fondées sur les principes Aristotélicien de l’âme, alors perçue comme l’ombre invisible d’un corps humain, animé par un souffle.  

Et c’est finalement Léonard de Vinci, le premier, à remettre en cause l’idée que l’érection du pénis est provoquée par de l’air sous pression. Son texte produit en 1504 sera le premier sur la physiologie vasculaire de l’érection mais restera inconnu jusqu’au XXème siècle. 

En 1585, Ambroise Paré (chirurgien et anatomiste français) pose les premières pierres d’une connaissance plus approfondie en matière d’anatomie. Il y détaillera aussi les mécanismes de l’érection.

Il y sera notamment décrit les troubles de l’érection organiques (physiques), liés à la fatigue, ou encore le priapisme, une érection anormale de plus de 4 heures, sans stimulation sexuelle.

Et aujourd’hui ? 

Aujourd’hui, nous savons que la réponse sexuelle (dont la libido) met en jeu des mécanismes cérébraux complexes. Ils peuvent soit inhiber ou faciliter la sexualité, via des centres spinaux sous la forme de nerfs dans la moelle épinière. 

La principale difficulté pour comprendre de façon claire et précise les différentes étapes de la réponse sexuelle. Car nous savons qu'elle est liée aux nombreuses interactions de celle-ci avec des facteurs psychologiques et relationnels. 

Chez la femme, les réelles études intéressantes d’un point de vue physiologique de la sexualité furent peu nombreuses avant les années 2000. 

Les études étaient davantage descriptives. On retrouve par exemple dans les premières publications d’Alfred Kinsey (Sexual Behavior in the Human Male (1948) et Sexual Behavior in the Human Female (1953)) des résultats sur le comportement sexuel masculin et féminin. 

En 1968, Masters (gynécologue) & Johnson (psychologue) développent et publient eux aussi une étude sur les réactions sexuelles humaines. Leur étude a permis d'observer des comportements et d'enregistrer les variations anatomiques et physiologiques lors des rapports sexuels, pour la première fois. 

D’après leurs études, les hommes et les femmes traversent 4 phases identiques lors des rapports sexuels :

  1. Une phase d’excitation ;
  2. De plateau ;
  3. D’orgasme ;
  4. Et de résolution ;

Il faudra attendre Kaplan, une sexothérapeute autrichienne, pour comprendre le désir comme l’acteur principale de la réponse sexuelle féminine ; elle proposera 3 phases, largement acceptées depuis par la médecine sexuelle : le désir, l’excitation et l’orgasme. 

Rosemary Basson a plus récemment proposé que ces 3 phases soient comprises de manière circulaire et non linéaire. Cela permettrait de mieux prendre en compte les nombreuses interactions, notamment neuronales et hormonales, de la réponse sexuelle féminine.  

Libido et amour : similitudes et différences

Dans un couple, les variations de la libido sont un facteur relationnel important. Il a été démontré que plus le désir pour le.la partenaire est grand, moins celui-ci pense à mettre fin au couple. 

Et donc, l’imagerie fonctionnelle cérébrale a mis en évidence des similitudes entre l’amour et le désir sexuel. L'amour est alors perçu comme un sentiment d’intense affection, ou encore la volonté d’union avec un être. Alors que le désir sexuel, serait plutôt compris sur un plan biochimique et neuroendocrinien. 

Même si l’amour et le désir sexuel sont distincts, des IRM fonctionnelles ont montré qu’ils activent des voies nerveuses et un réseau similaires. 

Ces différentes zones similaires participent notamment à la perception des émotions, de la motivation, des ressentis psychiques et physiques, des sentiments, ou encore des comportements sociaux. 

Différences entre l'amour et la libido

Pourtant, il existe quand même des différences entre la libido et l’amour. L’amour semble par exemple être une construction plus abstraite, qui repose en partie sur les représentations mentales des instants et des émotions (dont la libido) que nous répétons et partageons avec un individu. 

La libido, elle, activerait davantage les régions du cerveau en rapport avec le corps. Tandis que l’amour activerait plutôt les zones dopaminergiques en lien avec la motivation, la récompense et les habitudes. 

D’un point de vue de l’activation neuronale, la stimulation sexuelle visuelle semble avoir plus d’impact chez les hommes au niveau de l’hypothalamus et de l’amygdale. En revanche, chez les femmes, l’activation est plus importante au niveau fronto-pariétal gauche, lors de la stimulation des organes génitaux. 

Ces dernières données suggèrent donc que les hommes identifient visuellement les opportunités sexuelles davantage que les femmes, qui elles, utiliseraient plutôt des représentations mentales du partenaire lors d’un acte sexuel. 

Pour conclure, l’orientation sexuelle semble aussi apporter des variations des réseaux de connexions nerveuses, en particulier au niveau de l'hypothalamus et de l'amygdale.  

Comment fonctionne la réponse sexuelle féminine ?

Il est difficile d’étudier physiologiquement la réponse sexuelle féminine car elle englobe des mécanismes subjectifs complexes. 

La première phase du désir sexuel féminin correspond au désir spontané, lui-même conditionné par l’influence des hormones sexuelles dans la région de l’hypothalamus. L’humeur et la réponse sexuelle sont alors modelées à ce niveau par les récepteurs aux œstrogènes, aux androgènes et à la progestérone. 

Généralement, ce cycle de la réponse sexuelle commence par le développement d’un fantasme ou d’une pensée sexuelle. Mais lors du rapport sexuel, un autre type de libido s’active : le désir “secondaire” (ou réactif) à l’excitation physique. 

Ce modèle circulaire concernerait l’expérience d’une grande majorité de femmes, en tenant compte des aspects psychologiques influençant la réponse sexuelle. Cette motivation est donc plus complexe qu'une simple présence ou absence de libido.

C’est-à-dire, que pour initier un rapport sexuel, la femme augmente généralement son rapprochement émotionnel avec un.e partenaire, son bien-être ainsi que sa propre image. Le fait de se sentir attirante, appréciée ou aimée, en plus de ne pas être anxieuse ou coupable des rapports sexuels, augmenterait l’excitation et le plaisir lors des rapports

La libido est donc autant stimulée par des ressentis intérieurs (fantasmes, mémoire…), psychologiques, que par des sensations physiques. De plus, l’humeur du moment et les hormones influencent également cette réponse sexuelle en l’inhibant ou en l’augmentant. 

On peut donc considérer l’excitation sexuelle comme l’augmentation de l’activité nerveuse afin de préparer le corps pour une activité sexuelle, mais aussi : 

  • Par l’augmentation de l’afflux sanguin vers les organes génitaux ; 
  • Et par l’augmentation de la vascularisation artérielle ;

Phase de plateau et orgasme 

Après cette phase où l’excitation sexuelle a été déclenchée par les différents désirs, survient une phase de plateau. Le vagin change de forme, se rétrécit au niveau du tiers inférieur par la contraction des muscles du périnée, et s’élargit du même temps au fond.  

L’orgasme sera déclenché quelques secondes avant une dizaine de contractions musculaires saccadées et involontaires des muscles qui entourent le vagin et la zone anale. Contrairement à l’homme, la stimulation sexuelle doit être maintenue jusqu’à l’orgasme, sous peine d'entraîner une retombée de l’excitation. 

L’orgasme féminin peut également s’accompagner de l’érection des mamelons et d’une accélération du rythme cardiaque et de la respiration. Cette phase de résolution de l’orgasme se manifeste par la relaxation des muscles du périnée et la diminution de sa vasodilatation. 

Les femmes décrivent alors l’orgasme comme une sensation de satisfaction et d’euphorie. Toutefois, à la différence des hommes, l’orgasme féminin peut se répéter (multiorgasmie) à quelques secondes d'intervalles, sans avoir nécessairement de période réfractaire entre les deux.

Libido : ce qu'il faut retenir

La libido et la réponse sexuelle féminine impliquent de nombreux mécanismes complexe. La subjectivité a une place centrale, ainsi que l’orientation sexuelle, les facteurs psycho-émotionnels, affectifs, ou encore relationnels. 

Pourtant, même s’il faut distinguer une libido spontanée d’une libido réactive, la réponse sexuelle féminine ne suit pas nécessairement un cycle linéaire. Elle serait plutôt circulaire. Et surtout, le contexte, les humeurs, mais aussi les hormones, semblent finalement faire de la libido une composante multifactorielle.

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