Comment surmonter la dépression post-partum ?

Comment surmonter la dépression post-partum ?

La dépression post-partum toucherait près de 7% des mères lors des 3 premiers mois et pourrait même affecter 19% des femmes, avec des symptômes dépressifs plus légers.

De manière générale, l’accouchement et le post-partum (la période qui suit l’accouchement) sont des épreuves éprouvantes pour beaucoup de femmes : fatigantes sur le plan physique, mais aussi sur le plan hormonal.

Le taux d’œstrogènes chute soudainement, avec comme signes évocateurs une baisse de la lubrification vaginale, tandis qu’à l’inverse, la production d’une autre hormone, la prolactine, responsable de la montée de lait, diminue le désir sexuel et, de ce fait, la fréquence des rapports sexuels.

En résumé, tout le corps féminin fait de son enfant une priorité naturelle pour quelques mois. Mais l’arrivée d’un enfant bouleverse aussi la sexualité, notamment si elle s’accompagne de ce que les médecins nomment la « dépression post-partum ».

Mia fait le point sur cette période délicate pour certaines femmes.


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Qu’est-ce que le baby-blues ? 

Habituellement associée à des sentiments heureux de joie et de bonheur, la naissance d’un enfant peut cependant être très mal vécue chez certaines femmes.

Et cette période du post-partum peut parfois être accompagnée de troubles psychiques, qui viennent malheureusement perturber ces émotions agréables.

Les chiffres concernant l’incidence de la dépression post-partum varient d’un pays à l’autre. Généralement, on estime qu’entre 7 à 19% des femmes peuvent être concernées. Pour L’OMS, il s’agit d’un réel enjeu de santé publique.

Le degré le plus léger de ce syndrome dépressif est communément appelé « baby-blues ». Toutefois, ce léger état de changement émotionnel est tout à fait normal, car il concerne 40 et 80% des mères ; cela est principalement dû à l’épuisement physique et mental, et aux changements hormonaux.

Ce baby-blues survient généralement les premiers jours qui suivent l’accouchement. Les symptômes se caractérisent par :

  •   Une irritabilité ;
  •   Des pleurs ;
  •   De l’insomnie ;
  •   Un état émotionnel instable ;

Ces symptômes disparaissent spontanément en quelques jours. Toutefois, ils sont parfois la manifestation précoce et le signe d’une dépression post-partum ou d’une psychose puerpérale (du latin puer “l’enfant” et parere “enfanter”). 

Comment reconnaître la dépression post-partum ?

Généralement, cette dépression survient de quelques semaines à un an après l’accouchement (elle peut aussi débuter pendant la grossesse). Elle peut se manifester par des troubles du sommeil et alimentaires, une perte d’affection entre la mère et l’enfant, avec parfois des pensées suicidaires et/ou infanticides. 

Plusieurs signes évocateurs d’une dépression post-partum permettent néanmoins une prévention postnatale et anténatale (avant l’accouchement).

On retrouve chez ces jeunes mères, des syndromes dépressifs et anxieux :

  • Des humeurs instables ;
  • Un découragement profond ;
  • Des plaintes physiques récurrentes (maux de tête, douleurs abdominales, etc.) ;
  • Une phobie ou une obsession qui s’impose dans l’esprit de la mère, avec la peur de perdre le contrôle de ses actions, d’avoir des gestes insensés, voire dangereux pour son bébé, soi-même ou autrui...

Très souvent, ces femmes parlent d’une « crainte de faire du mal à leur bébé ». Elles commencent alors à s’isoler, consultent parfois à outrance le pédiatre, prétextant des troubles alimentaires de l’enfant ou des troubles du sommeil, etc.

Il est cependant possible de prévenir et repérer ces troubles dépressifs, en proposant un traitement adapté, parfois naturel ; certaines huiles essentielles comme l’eucalyptus ou d’autres phytothérapies peuvent aider à apaiser la mère.

Il est donc important d’être pris en charge, car cette relation négative entre la mère et l’enfant peut en plus nuire au bon développement du bébé et au lien d’attachement entre la mère et l’enfant.

La psychose puerpérale ou psychose du post-partum

Le troisième degré de cette dépression est la psychose du post-partum. Elle est moins fréquente et toucherait 1 à deux mères sur 1000. Généralement, cette psychose survient 2 semaines après l’accouchement.

Les symptômes sont :

  •   Une confusion généralisée ;
  •   La dépression ;
  •   Une anxiété aiguë ;
  •   Des hallucinations ;
  •   De la paranoïa ;
  •   Des idées délirantes ;
  •   Des troubles majeurs de l’humeur.

Les délires sont le plus souvent centrés sur la naissance et l’enfant, avec l’idée par exemple chez la mère que l’enfant n’est pas le sien, ou qu’elle est responsable de son éventuelle mort. Le risque de suicide ou d’infanticide est particulièrement fort à cette étape de la psychose.

Quels sont les symptômes de la dépression post-partum ?

La dépression post-partum ressemble pour beaucoup à d’autres syndromes dépressifs ; même si les pensées négatives liées au bébé sont spécifiques.

Selon les femmes, les symptômes seront différents. Toutefois, on retrouve généralement :

  • Des insomnies ou des troubles du sommeil ;
  • Des difficultés à se concentrer, des troubles de la mémoire, des incohérences motrices ;
  • Un trouble de l’appétit ;
  • Une envie fréquente de pleurer ;
  • Un état d’épuisement mental et physique ;
  • Un mal-être profond ;
  • Une perception de soi-même et des autres altérée ;
  • Des sentiments de culpabilité et d’angoisse ;
  • Un manque d’intérêt pour soi ou pour son bébé ; ou à l’inverse une préoccupation extrême ;
  • Un isolement social ;
  • Le sentiment d’être une mauvaise mère ;
  • La crainte de faire peur au bébé ;
  • Des idées suicidaires ;

Globalement, beaucoup de femmes après l’accouchement ont des sentiments de tristesse, mélangés à de la colère, une irritabilité et un sentiment d’insécurité pour elle-même et leur bébé. 

Pour parler de dépression post-partum, ces symptômes doivent envahir la mère sur une période d’au moins 3 mois.

Quels sont les facteurs de risque d’une dépression post-partum ?

Plusieurs facteurs sont susceptibles d’accentuer le risque de dépression post-partum :

  • Un stress excessif lié à la naissance de l’enfant ou l’idée de devenir une mère ;
  • Des causes biologiques et les bouleversements hormonaux, pouvant favoriser des troubles de l’humeur ;
  • Un sentiment de « perdre quelque chose » à la fin de la grossesse ;
  • Des états psychologiques compliqués : solitude, difficultés conjugales, soutien conjugal inexistant ou inapproprié, un éloignement familial et social ;
  • Un épuisement physique et psychique ;
  • Des antécédents de post-partum dans la famille ;
  • Des soucis professionnels, de logement, financiers, etc. ;
  • Ou encore des problèmes de santé, en lien ou non avec un accouchement difficile ;
  • Des antécédents de dépression ou troubles mentaux : une enfance en manque d’amour, des séparations, évènements douloureux (deuils, etc.) ;
  • Une dépression pendant la grossesse ;
  • Un bébé malade ou prématuré, ce qui peut éloigner la mère de son enfant ;

Quel est le rôle du père ou du.de la partenaire pendant le post-partum ?

Le rôle du père ou du/de la partenaire est évidemment central pendant le rétablissement de la mère. Il est donc important qu’il.elle puisse apporter son aide, s’occuper du bébé, afin que la mère puisse récupérer et se reposer.

Mais ce n’est pas un rôle aussi simple : le second parent, lui aussi, doit s’adapter à tous les changements provoqués par la naissance du bébé. De nombreuses études montrent en effet que les symptômes dépressifs du post-partum peuvent aussi s’étendre au partenaire.

Lors des 3 premiers mois qui suivent l’accouchement, ils sont en effet 7%  à présenter des symptômes dépressifs, et ce pourcentage peut s’élever à 25% au cours des 3 à 6 premiers mois après la naissance de l’enfant.

D’ailleurs, le nombre de mères présentant des syndromes dépressifs atteint son paroxysme au cours de cette même période : elles sont environ 41% à présenter ce genre de symptômes. Donc, le père est lui aussi encouragé à consulter en cas de problème lors de cette période, et pas uniquement la mère.

Comment prévenir la dépression postnatale ?

Premièrement, il est évidemment recommandé de bien se reposer ; cela veut dire dormir suffisamment, en profitant de certains moments de détente. Il est aussi possible de confier le bébé à quelqu’une de confiance, le temps de se reposer. Une bonne hygiène de vie est essentielle.

Ces moments de détente peuvent s’accompagner d’une infusion ou d’un thé, en écoutant par exemple un peu de musique, et en s’allongeant quelque heures. L’important est de savoir écouter son corps et ses besoins : s’il réclame du repos, il faut lui en accorder.

Donc, à chaque fois que le bébé dort, il est souhaitable que la mère puisse elle aussi se reposer.

Ensuite, tous les conseils hygiéno-diététiques sont bons à prendre, afin d’entretenir son moral et sa condition physique :

  • Une alimentation saine, équilibrée et variée, en quantité suffisante ;
  • Faire un minimum d’exercice physique : le yoga est un excellent moyen de méditer et se détendre, ainsi que la gymnastique pour travailler la souplesse et les articulations. HEYME propose un pack bien-être qui rend ces activités plus accessibles avec un forfait pour les salles de sport ou les associations sportives ;
  • Faire de la piscine ou de la marche à pied.

Il est aussi important de ne pas se couper du reste du monde et de continuer à avoir une vie sociale. On peut appeler ses amis (s’ils ne peuvent pas se déplacer), aller se promener avec le bébé en poussette, bref, continuer à rencontrer des gens.

Globalement, le père ou le/la partenaire peut aussi prendre la relève et permettre à la mère d’avoir des moments à elle, pour par exemple aller au cinéma ou faire une activité qui lui tient à cœur.

Et enfin, la jeune mère ne doit pas oublier de prendre soin d’elle et de se faire du bien. 

Quels sont les traitements et prise en charge de la dépression post-partum ?

Le traitement de la dépression postpartum est similaire au traitement de la dépression, bien que l’approche médicamenteuse soit plus délicate et compliquée, si la dépression est présente dès la grossesse (dépression pré-postpartum).

L’usage des antidépresseurs est donc contre-indiqué au moins les 3 premiers mois de la grossesse. Pour la suite, les avis scientifiques divergent. L’évaluation doit porter sur les risques liés à la dépression et les effets secondaires du médicament.

Et qui plus est, nous avons retrouvé chez 30 à 60% des nouveau-nés un syndrome de sevrage lié à l’exposition in utero des antidépresseurs à doses moyennes.

La psychothérapie

La psychothérapie est donc la voie thérapeutique privilégiée durant la grossesse. Elle ne présente pas de toxicité pour le fœtus ou le bébé, et a montré son efficacité durant le pré- et le post-partum.

L’explication résulte du fait que la femme est particulièrement perméable psychiquement durant cette période, permettant une évolution rapide de l’état dépressif, d’anciens conflits internes non résolus, parfois réactivés avec la naissance de l’enfant.

Bien sûr, après la naissance de l’enfant, coupler psychothérapie et antidépresseurs est tout à fait envisageable. Généralement, 8 à 10 séances de psychothérapie peuvent suffire à désamorcer la relation anxiogène entre la mère et l’enfant, en restaurant un climat de sécurité et de santé.

Les unités mère-enfant

Elles ont pour objectif la prise en charge de la mère (et de l’enfant) se trouvant dans une situation de détresse psychique périnatale.

Les équipes sont formées de soignants, de psychologues, de pédopsychiatres, infirmières et puéricultrices, afin de rassurer la mère et de soutenir son lien affectif avec le bébé, un lien essentiel pour le bon développement du bébé à cette période.

En effet, le bébé en réaction aux états dépressifs de la mère peut développer des troubles du sommeil, de l’alimentation, et plus globalement, du comportement.

La prise en charge repose donc :

  • Sur la prise en charge de la mère : traitement psychothérapique, évaluation et soin du lien, des interactions qui se développent entre la mère et l’enfant ; il faudra trouver un bon équilibre entre les bénéfices et les effets secondaires d’un traitement médicamenteux en parallèle ;
  • La prise en charge de l’enfant : fournir des soins psychiques et physique, en plus d’une sécurité ; toutefois, il ne faut pas substituer ses soins à la mère non plus, sous risque d’éloigner encore plus la mère de l’enfant ;
  • La prise en charge du lien émotionnel entre la mère et l’enfant : étayer la fonction maternelle, éduquer la jeune mère à prendre soin de son enfant, à l’écouter, le percevoir, dans une perspective globale de créer un lien affectif ;
  • La place de la famille : le père ou le partenaire est toujours ancré au projet thérapeutique, si possible, afin de soutenir la mère, et occuper une vraie « place » auprès de l’enfant. Ce processus s’établit à travers des visites régulières.

Les interventions à domicile

Il existe aussi des soins apportés à domicile en cas de dépression post-partum. La collaboration se fait généralement entre des unités de soin mère-enfant et des puéricultrices libérales engagées et motivées. Elles peuvent rendre visite à la mère et la famille jusqu’à deux fois par jour, sur une durée de plusieurs semaines.

Pour le reste, les soins sont les mêmes que ceux d’une unité mère-enfant, avec la spécificité (ou l’avantage) de s’établir hors du cadre de l’hôpital, une ambiance parfois angoissante pour certaines mères. 

Ce qu'il faut retenir

Nous mettrons l’accent sur l’importance du suivi médical lors de la grossesse, du second parent s’il y en a un ou du/de la partenaire, afin de prévenir au mieux un syndrome de dépression postnatal. Et surtout, de l’importance de consulter une psychologue, dès lors que les symptômes que nous avons décrits apparaissent.

La prévention et la prise en charge de la dépression post-partum constituent par ailleurs un réel enjeu de santé publique, de par la fréquence des femmes concernées. 

Particulièrement parce que les études montrent l’importance fondamentale d’une relation harmonieuse entre la mère et l’enfant, et donc la disponibilité de la mère sur le plan affectif, ce qui n’est généralement pas le cas lors d’une dépression.

N’hésitez pas à vous rapprocher aussi de vos proches, de demander de l’aide, et si vous êtes isolée, d’appeler ou consulter un médecin : du personnel de santé est formé pour cette prise en charge, surtout, ne restez pas seule.

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