Infections Sexuellement Transmissibles (IST) : où en sommes-nous ?

Infections Sexuellement Transmissibles (IST) : où en sommes-nous ?

Selon les chiffres de l’OMS, les 4 infections sexuellement transmissibles (IST) les plus répandues dans le monde sont : la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis et la trichomonase.

On estime que près de 357 millions de personnes sont infectées chaque année.

Le plus souvent asymptomatiques, les IST peuvent s’accompagner de symptômes bénins, qui en compliquent le diagnostic, et augmentent souvent le risque de contracter le virus du sida (VIH).

Face à cette recrudescence liée en partie à un relâchement du safe sex (dans les pays les plus développés), et les conséquences graves sur la santé reproductive de certaines IST non diagnostiquées et traitées à temps, Mia fait le point.


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Quelles sont les 8 IST les plus répandues dans le monde ?

Depuis plusieurs années, l’OMS recommande l’emploi « d’infection » plutôt que de « maladie » sexuellement transmissible pour une raison très simple : le terme de « maladie » sous-entend la présence de symptômes.

Or, il est très fréquent que les MST/IST ne présentent aucun symptôme ; même si la personne infectée reste contagieuse. Il est donc préférable de parler « d’infection », ce qui encourage les individus à se faire dépister suite à une exposition à risque.

À ce jour, nous connaissons plus de 30 bactéries, virus et parasites responsables des IST qui se transmettent par voie sexuelle. Et dans la plupart des cas, 8 agents pathogènes sont responsables de ces maladies sexuellement transmissibles.

Concernant les 8 infections les plus courantes, 4 peuvent guérir. Il s’agit de :

  •   L’infection à chlamydia ; 
  •   La syphilis ;
  •   La gonorrhée ;
  •   Et la trichomonase ;

Les 4 autres infections virales sont incurables :

  1. Le VIH ;
  2. L’hépatite B ;
  3. Le virus de l’herpès (HSV) ;
  4. Et le papillomavirus humain (VPH).

Les traitements peuvent par contre modifier les symptômes (ou la maladie) ou les atténuer.

Quels sont les différents types d’IST ?

Nous n’allons pas vous faire un catalogue détaillé de chaque virus, bactérie, ni de de chaque infection. Il est plus intéressant et utile de connaître les différents types d’IST. On peut en considérer 4 :

  1. Les IST qui donnent des signes urinaires et d’écoulements par le pénis, au niveau du vagin ou de l’anus, comme les mycoplasmes, la trichomonase et le gonocoque ;
  2. Les IST qui donnent surtout des lésions sur la peau et les muqueuses du pénis, du vagin, de l’anus. Que ce soit des boutons, des verrues, des ulcérations comme l'herpès, le papillomavirus et la syphilis ;
  3. Des IST qui ne donnent pas de lésions sur le sexe, ni d’écoulements particuliers ni de brûlures. En revanche, elles donnent plutôt des signes (plusieurs semaines après l’infection) comme de la fatigue, de la fièvre, des douleurs musculaires, des maux de tête, etc.
  4. Et enfin, les IST qui ne donnent aucun symptôme ! C’est ce qu’on appelle les infections asymptomatiques. Presque toutes les IST peuvent être asymptomatiques et c’est là leur danger. Parce que même si elles sont asymptomatiques, elles peuvent donner des complications plus tard, comme par exemple des problèmes d’infertilité, et surtout, elles peuvent être transmises aux partenaires sexuels. C’est pour ça que les dépistages sont souvent conseillés.

Comment se transmettent les IST ?

Les IST se transmettent essentiellement par contact cutané (ou des muqueuses) lors d’une relation sexuelle, vaginale, anale ou orale. Certaines, comme l’hépatite B ou le VIH, peuvent aussi se transmettre par voie sanguine.

Enfin, un certain nombre d’IST (la chlamydia, l’hépatite B primaire, la gonorrhée, le VIH ou encore la syphilis) peuvent se transmettre lors de la grossesse et à l’accouchement, de la mère à l’enfant.

Il est important aussi de savoir que les IST peuvent ne présenter aucun symptôme : d’où l’importance de se protéger (préservatif masculin ou féminin, digue dentaire, etc.) et de se faire dépister régulièrement si on prend un risque (ou si on a plusieurs partenaires).

Les symptômes les plus fréquents des IST sont :

  •   Les pertes vaginales anormales ;
  •   Ulcérations au niveau des organes génitaux ;
  •   Douleurs abdominales ;

IST : incidence et complications

Tous les jours, plus d’un million de personnes sont infectées par des IST ; à elles seules, la chlamydia et la trichomonase infectent 274 millions de personnes chaque année.

500 millions de personnes dans le monde vivent par ailleurs avec une infection par l’herpès, tandis que 290 millions de femmes sont porteuses du papillomavirus, avec des risques graves d’infertilité.

Outre les répercussions immédiates, les IST peuvent aussi avoir des conséquences graves :

  • L’herpès et la syphilis multiplient au moins par 3 le risque d’infection par le VIH ;
  • La transmission d’une IST de la mère à l’enfant a des effets souvent très graves pour l’enfant ; plus de 900 000 femmes enceintes dans le monde ont été infectées par la syphilis en 2012, provoquant des complications chez 350 000 nouveau-nés ;
  • L’infection à papillomavirus cause chaque année 528 000 cas de cancer de col de l’utérus et 266 000 décès ;
  • La chlamydia et la gonorrhée peuvent causer des inflammations pelviennes et la stérilité ;

Prévention, conseils et comportements

L’éducation (parentale, scolaire, etc.) est primordiale en matière de prévention des IST, du VIH et des grossesses non désirées. Parmi les conseils et les comportements à adopter, nous pouvons citer :

  • Une bonne éducation sexuelle ;
  • Des conseils et de l’information sur le dépistage des IST (en particulier du VIH) ;
  • Des conseils et de l’information sur les moyens de contraceptions et les moyens d’avoir des rapports sexuels protégés, en réduisant le risque d’IST : promouvoir entre autre l’utilisation du préservatif ;
  • Cibler les populations vulnérables et intervenir pour informer et donner des conseils : les adolescents, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les travailleurs.ses du sexe, les consommateurs de drogues, etc.
  • Plusieurs actions éducatives au sein des écoles et des conseils adaptés à un jeune public : organismes de santé, associations, planning familial, etc.

Toutes ces interventions ou ces conseils doivent permettre à la population de mieux reconnaître les symptômes des IST et encourager à la consultation et/ou au dépistage ; et bien sûr, permettre que le moins de risques possibles soit pris.

Toutefois, l’OMS rapporte que la formation des agents de santé est souvent défaillante, que le public est mal informé, et que les IST continuent de faire l’objet de violentes stigmatisations ; nuisant ainsi à un recours plus large et efficace des acteurs de santé publique.

Tous ces obstacles freinent aussi le dépistage.

Comment se protéger des IST ?

Le préservatif (masculin ou féminin) – s’il est utilisé correctement et avec constance – est la méthode de protection la plus efficace contre toutes les IST (même le VIH). Pour les rapports oro-génitaux, il existe des digues dentaires à appliquer sur les parties génitales afin de se protéger.

Enfin, il existe un traitement qui réduit efficacement le risque de contracter le VIH (pas les autres IST), en plus des autres moyens de protections cités plus haut : la PrEP. 

En cas de prise de risque, le TPE (“Traitement Post-Exposition”) est un autre traitement à prendre dans les 48 heures qui suivent un rapport sexuel non protégé, puis tous les jours pendant un mois. 

Ces dernières années on entend souvent dire que le préservatif n’est plus aussi important que dans le passé :

  • Oui, les personnes qui vivent avec le VIH et qui sont traitées efficacement ne transmettent plus le VIH. Et c’est une excellente nouvelle ! Il n’est pas question de continuer à obliger ces personnes à utiliser un préservatif. Mais attention : quand on ne connaît pas la personne (s’il fait un suivi médical, son statut VIH, etc.), on peut alors être face d'une personne qui a peut être une infection par VIH (ou une autre IST) sans qu'il ne le sache ! D’ailleurs, les personnes vivant avec le VIH sont probablement de nos jours les personnes qui contaminent le moins en IST - beaucoup moins que ceux qui ne se dépistent pas ou ne font pas de suivi ;
  • Les autres IST et en particulier la gonocoque et la chlamydiae sont en augmentation depuis une dizaine d’année. Et même si ce ne sont pas des infections mortelles, elles peuvent donner des complications et poser des problèmes pour avoir des enfants plus tard. Prudence donc, le préservatif reste de garde.

Diagnostic des IST

Les tests diagnostiques fiables doivent être généralisés pour tous les pays. Malheureusement, les pays les moins développés n’ont pas tous accès à ces tests, qui permettent un diagnostic des IST asymptomatiques.

Lorsqu’ils sont disponibles dans ces pays pauvres, ils sont encore trop coûteux et inaccessibles géographiquement : pour recevoir les résultats, les patient.es doivent attendre trop longtemps ou retourner physiquement dans un centre de dépistage.

Le suivi médical est alors compliqué, et les soins ou les traitements peuvent en pâtir.

Aujourd’hui, seuls les dépistages du VIH et de la syphilis ont des tests rapides, disponibles et abordables, pour détecter une IST dans ces populations précaires.

Par exemple, le test de la syphilis est déjà utilisé dans les environnements de pauvreté ; il est facile à utiliser, avec une formation médicale minimale, fiable, et les résultats sont rapides : 15 à 20 minutes. Ces tests rapides augmentent par conséquent les chances de dépister les femmes enceintes de la syphilis.

Toutefois, beaucoup d’efforts doivent encore permettre un meilleur dépistage et un meilleur accès aux soins. D’autres tests de dépistage rapide des IST doivent voir le jour, afin d’améliorer le diagnostic et le traitement, particulièrement pour les pays aux ressources limitées.

Dans quel cas se faire dépister ?

  • De manière régulière quand on a des partenaires multiples ou si on change souvent de partenaires ;
  • Au début d’une relation qui devient stable et dans laquelle on souhaite arrêter de mettre le préservatif. Avant d’arrêter le préservatif il est conseillé que les deux partenaires fassent un dépistage IST, même si aucun des deux n’a de symptômes.

Dans le cadre de la prévention et du dépistage, c’est important de savoir que pour certaines IST (hépatite B, Papillomavirus), il y a des vaccins possibles. Votre médecin pourra vous dire si c’est conseillé ou non pour vous.

Comment savoir si on a une IST ?

La seule manière d'être fixé est de se faire dépister. Premièrement,  on vous posera des questions simples afin de connaître votre situation.

Si vous avez des symptômes, on vous proposera d’être examiné.e. Une prise de sang est souvent pratiquée et parfois un prélèvement au niveau du vagin, anus ou pénis ; ou encore une analyse d’urine

Comme vous voyez donc , il n’y a rien de bien compliqué dans le dépistage. Alors surtout, n’hésitez pas à le faire quand il le faut !

Et si vous ne savez pas à qui vous adresser pour un problème d’IST ou pour un dépistage, vous pouvez voir votre médecin ou sage femme, ou directement vous rendre dans les centres qu’on appelle CeGIDD ou les centres de planifications familiales

Vous pouvez aussi trouver l’adresse de ces centres sur le site info sida service.

IST : quelle prise en charge pour les pays les plus défavorisés ?

Dans les pays les plus précaires ou en voie de développement, la prise en charge repose sur l’identification de signes et symptômes évidents et facilement reconnaissables des IST, afin d’orienter le traitement, sans avoir recours à des analyses en laboratoire.

On nomme ce procédé « la prise en charge syndromique ».

Cette méthode est fondée sur des algorithmes cliniques, permettant aux personnels de santé de diagnostiquer et traiter une éventuelle IST en fonction des symptômes (syndromes) observés : pertes vaginales, écoulements de l’urètre, douleurs abdominales ou ulcérations des zones génitales, etc.).

Cette prise en charge syndromique, adaptée aux pays les plus précaires, permet un traitement efficace le jour même, en évitant des tests souvent coûteux ou indisponibles. Malheureusement, cette approche possède aussi ses limites. En effet, elle ne permet pas de diagnostiquer les IST asymptomatiques, soit une majorité des cas.

Comment soigner une IST ?

Pour soigner les IST, il faut d’abord réaliser des examens : prise de sang, prélèvement au niveau du pénis, vagin ou anus, et parfois une analyse d’urines.

Quel que soit le traitement prescrit, surtout, il faut le prendre jusqu’au bout du traitement, afin d’éviter de développer des IST qui résisteront plus tard aux médicaments.

S’il s’agit de virus dans le sang, des traitements spécifiques aussi antiviraux seront mis en place. Et s’il y a des lésions sur la peau et les muqueuses un traitement local pourra alors être utilisé (crème ou autre) 

Dans tous les cas il y a deux règles :

  • Un suivi est nécessaire pour vérifier que tout est rentré dans l’ordre ;
  • Il faut prévenir les partenaires avec lesquels on a eu des rapports sexuels récemment, afin qu’ils/elles puissent avoir un dépistage des IST aussi.

S'agissant des traitements, plusieurs sont à ce jour efficaces pour plusieurs IST :

  • La chlamydia, la gonorrhée, la syphilis et la trichomonase peuvent généralement guérir à l’aide d’antibiotiques à dose unique ;
  • Les antiviraux servent à traiter l’herpès et le VIH, même s’ils ne peuvent pas guérir complètement la maladie, mais la faire évoluer ;
  • En cas d’infection à l’hépatite B, les immunomodulateurs et les antiviraux aident à combattre le virus et ralentir les dégâts hépatiques ;

Toutefois, la résistance aux antibiotiques a particulièrement augmenté ces dernières années pour certaines IST, dont la gonorrhée, réduisant les choix de traitement. Cette dernière est de fait de plus en plus résistante à tous les traitements.

L’accent est donc aujourd’hui, plus que jamais, mis sur la prévention et un traitement rapide.

Peut-on se faire vacciner contre certaines IST ?

Il existe seulement 2 vaccins fiables contre deux IST : l’infection à papillomavirus (VPH) et l’hépatite B.

Le vaccin de l’hépatite B est maintenant obligatoire chez les nourrissons dans 93% des pays. On estime qu’il a déjà permis d’éviter plus d’1,3 millions de décès liés à une maladie chronique du foie ou au cancer.

Le vaccin contre le papillomavirus est disponible dans 65 pays. En y ayant recours dans 70% des cas, on éviterait la mort de plus de 4 millions de femmes dans les 10 prochaines années, selon l’OMS. En effet, le cancer du col de l’utérus continue de faire des ravages dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.

La recherche progresse sur les vaccins contre le VIH et le virus de l’herpès. Contrairement aux vaccins contre la chlamydia, la syphilis, la gonorrhée ou la trichomonase.

Ce qu'il faut retenir

Même si d’innombrables efforts sont déployés afin de réduire les comportements sexuels à risque, il est difficile de changer des comportements ancrés dans les mœurs.

Les études montrent qu’il faut cibler les populations avec soin ; permettre à ces populations d’intervenir avec des agents de santé, et favoriser leur action dans les processus de mise en œuvre quant à la prévention.

De manière générale, les services de santé (dépistage et traitements) dans les pays défavorisés sont insuffisants. Et les personnes qui veulent un dépistage et/ou un traitement rencontrent de nombreuses difficultés :

  •   Rareté des tests ou des traitements ;
  •   Stigmatisation ;
  •   Mauvaise qualité des services ;
  •   Insuffisance ou inexistence d’un suivi médical sérieux.

De nombreux pays ne permettent pas encore des soins pris en charge par une sécurité sociale. Ni même une planification familiale ou d’autres services de santé fondamentaux.

De trop nombreux services sont encore incapables de dépister une IST asymptomatique. Ils manquent de professionnel.l.e.s de la santé, de laboratoires ou encore d’un accès suffisant aux médicaments.

Et dernièrement, la stigmatisation des populations marginalisées (les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes, les travailleur.ses du sexe, les consommateurs de drogues, etc.) entrave l’accès à des services de santé convenables.

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Mia.co est une plateforme de santé dédiée aux femme regroupant des praticiennes toutes diplomées en sexologie.

Elles sont encadrées par un comité scientifique composé de médecins sexologues et de professeur.e.s d’université en sexologie et de membres dirigeant.e.s d’association de sexologues.

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  • Une équipe de praticiennes spécialistes de la sexualité féminine et spécialement formées à la pratique de la téléconsultation ;
  • Une consultation de 30 min à 45 euros (les prix en cabinet varient de 80 à 100 euros) ;
  • La livraison de produits d’accompagnement en 24 ou 48H ;

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